ELLyE s'oppose à la suppression de l'obligation vacinnale des soignants contres la COVID 19 proposée par la HAS

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ELLyE s’oppose à la suppression de l’obligation vaccinale des professionnels de santé

La Haute autorité de santé (HAS) a récemment publié un projet de recommandation proposant de supprimer l’obligation vaccinale des soignants contre la Covid-19 (mais également contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite). ELLyE veut aujourd’hui faire connaître l’incompréhension des patients immunodéprimés qu’elle représente, totalement ignorés dans ce projet de recommandation, alors qu’ils seraient les premières victimes d’une telle mesure.

Nombre de patients atteints d’un lymphome, d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) ou d’une maladie de Waldenström sont immunodéprimés, souvent de façon sévère, en raison de leur maladie et/ou des traitements qu’ils reçoivent. Ils sont donc particulièrement exposés aux formes graves d’infections, alors qu’ils ne sont pas ou peu protégés par la vaccination (réponse amoindrie ou inexistante). Pour ces patients, la vaccination des professionnels de santé, qu’ils fréquentent régulièrement en raison de leur pathologie, est tout aussi essentielle que la vaccination de leurs proches, car cela limite les risques de transmission. Rappelons que l’obligation vaccinale qui s’applique aux personnels exerçant dans un établissement de soins ou hébergeant des personnes âgées vise non seulement à les protéger, mais également à protéger les personnes dont ils ont la charge des risques de contamination (article L. 3111-4 du Code de la santé publique).

La situation des patients immunodéprimés n’est pas prise en compte dans le projet d’avis de la HAS

C’est particulièrement vrai pour la Covid-19, à laquelle les personnes immunodéprimées ont payé et continuent de payer un très lourd tribut ; elles continuent en effet de représenter l’essentiel des décès et des hospitalisations pour forme grave, dont nous subissons aujourd’hui encore les vagues successives. Beaucoup de patients ont d’ailleurs été contaminés à l’hôpital, avant que la disponibilité des vaccins et l’instauration de l’obligation vaccinale ne permettent d’atteindre une couverture vaccinale élevée. Pourtant, à aucun moment la situation particulière des patients immunodéprimés n’est prise en compte dans le projet d’avis de la HAS.

La Haute autorité rappelle que si l’efficacité de la vaccination contre la Covid-19 sur le risque de transmission du virus est limitée, elle existe néanmoins. La vaccination réduit donc bien le risque d’infection et de transmission. Serait-il éthique de priver les personnes immunodéprimées de cette protection ?

L’obligation vaccinale permet des taux de couverture nettement supérieurs aux simples recommandations

L’obligation vaccinale a permis d’atteindre des taux de couverture importants chez les professionnels de santé (entre 86 % et 88 % ont une vaccination complète et une première dose de rappel, contre 60 % en population générale), bien supérieurs aux vaccinations simplement recommandées (par exemple, le taux de couverture vaccinale contre la grippe des professionnels exerçant en établissement de santé était de 22 % au 15 mars 2022). L’impact négatif sur la couverture vaccinale du passage de l’obligation à une simple recommandation ne fait donc aucun doute, et ce d’autant plus qu’on s’oriente vers une vaccination annuelle comme dans le cas de la grippe.

Autres effets collatéraux d’une possible fin de l’obligation vaccinale des soignants

En cas de fin de l’obligation vaccinale, les patients n’auront aucun moyen de savoir si le médecin ou l’infirmière qui les prend en charge est bien vacciné contre la Covid-19, comme c’est le cas aujourd’hui pour la grippe, au grand damne des patients immunodéprimés. Ils n’auront donc pas le choix, et cela risque de nuire à l’indispensable relation de confiance entre soignants et soignés.

Enfin, la HAS rappelle à plusieurs reprises que la levée de l’obligation vaccinale contre la Covid-19 ne doit pas être interprétée comme une remise en question de l’intérêt de cette vaccination, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale, ou comme un signe de la fin de l’épidémie. Cette insistance met clairement en évidence un risque bien réel, qui pourrait avoir un impact sur la confiance vaccinale toujours fragile des Français.