Bourses
Appel à projets 2027
L'association ELLyE a décidé de décerner en 2027 4 bourses de 20.000€ chacune afin d'encourager la recherche sur les lymphomes :
- Bourse Qualité de vie du Patient
- Bourse Jeune Chercheur
- Bourse Sacha (Adolescents Jeunes Adultes)
- Bourse Innovation
La date limite de réponse de l'appel à projet est le 31 octobre 2026.
La remise des Bourses aura lieu le 13 mars 2027 à Dijon à l'occasion des Rencontres d'ELLyE.
Dossiers et réglements à venir ...
Bourses 2025
La bourse SACHA est attribuée à "Validation de l'ARN circulaire ZNTB46, comme biomarqueur prédictif de réponse thérapeutique et de résistance du lymphome T pédiatrique associé à l'oncogène ALK - Dr Fabienne Meggetto - Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse
Le lymphome anaplasique à grande cellules (LAGC) est un cancer du système immunitaire touchant principalement les enfants et adolescents. Le traitement classique dans cette pathologie est une chimiothérapie. Dans 75% des cas on observe une bonne réponse au traitement, cependant en cas de résistance le taux de mortalité reste très élevé. Il est donc essentiel dans cette pathologie pédiatrique, de comprendre les mécanismes de résistance afin de trouver de nouveaux biomarqueurs (molécules mesurables rapidement chez les malades, servant à prédire la réponse au traitement par exemple) et de nouvelles cibles thérapeutiques (molécules qui vont être ciblées par les médicaments). Au cours des dernières années, l’ARN est apparu comme un nouvel espoir pour le traitement du cancer. Ainsi à côté des ARN qui code une protéine ou ARNm, un rôle important des ARN non codants (ARNnc) a été découvert dans le cancer tels que les ARN circulaires. Du fait de leur très grande stabilité, ces molécules présentent l’avantage d’être détectables de manière peu invasive chez les malades, à partir d’échantillons de sang. Nous avons observé une expression aberrante et un rôle de l’ARN circulaire circZBTB46 dans la résistance thérapeutique chez les jeunes patients atteints d’un lymphome ALCL. Le but de notre projet est de valider le potentiel biomarqueur de cet ARN circulaire afin de prédire l’échec ou la résistance au traitement chez les jeunes patients. Ce projet repose sur une méthode non invasive, utilisant des prélèvements sanguins et des techniques d’analyse des ARN qui sont déjà couramment employées en routine hospitalière.
La bourse Jeune Chercheur est attribuée à "Identification des mécanismes de résistance aux nouvelles immunothérapies (anticorps bispécifiques et CAR-T) dans les lymphomes non hodgkiniens B : études moléculaires et fonctionnelles. - Dr Charlotte Syrykh - CHU Toulouse
Les lymphomes non hodgkiniens B (LNH-B) sont des cancers du système lymphatique qui touchent les lymphocytes B (globules blancs). Bien que de grands progrès aient été réalisés grâce à des traitements combinant chimiothérapie et immunothérapie, environ un tiers des patients rechutent ou ne répondent pas aux traitements, ce qui aggrave leur pronostic. Face à cela, de nouvelles immunothérapies très prometteuses ont été développées :
• Les anticorps bispécifiques (BsAb), qui redirigent le système immunitaire contre les cellules cancéreuses.
• Les cellules CAR-T, des globules blancs modifiés pour reconnaître et éliminer spécifiquement les cellules tumorales.
Cependant, même ces traitements innovants peuvent échouer dans certains cas, notamment à cause de mécanismes de résistance encore mal compris.
Ce projet a pour but de mieux comprendre pourquoi certaines tumeurs résistent à ces thérapies, en étudiant le fonctionnement des cellules immunitaires et des cellules cancéreuses dans un environnement aussi proche que possible de celui du corps humain.
Pour cela, nous allons utiliser des modèles 3D sophistiqués, appelés lymphomoïdes, créés à partir de véritables tissus de patients atteints de lymphome. Ces mini-tumeurs cultivées en laboratoire conservent les caractéristiques complexes des tissus malades, y compris la présence des cellules immunitaires et de soutient. À l’aide de techniques d’imagerie avancée et d’analyses moléculaires très fines (à l’échelle des cellules individuelles), nous allons observer comment les traitements agissent ou échouent à différentes étapes.
L’objectif final est double :
1. Identifier des "biomarqueurs" (des signatures biologiques) capables de prédire si un patient répondra ou non au traitement.
2. Améliorer les futures thérapies, en adaptant les traitements aux spécificités de chaque patient.
Ce projet pourrait donc ouvrir la voie à une médecine plus personnalisée et plus efficace pour les patients atteints de lymphome B, en particulier ceux pour qui les traitements actuels ne suffisent pas.
La bourse Qualité de Vie des Patients est attribuée à "L'accompagnement à la résilience pour les malades, leurs proches et leurs soignants. Dr Antoine Bonnet - CHBA Vannes
La prise en charge des patients atteints de maladies hématologiques constitue un défi complexe. Les traitements parfois lourds, les incertitudes liées à l’évolution de la maladie, ainsi que les bouleversements psychosociaux qu’entraîne une telle pathologie, génèrent des souffrances psychologiques souvent sous estimées. Face à ces défis, il est essentiel de développer des approches complémentaires aux soins médicaux traditionnels, visant à soutenir les patients sur le plan émotionnel et psychologique en les aidant à renforcer leur résilience, leur bien-être et à réduire l'isolement. Les aidants sont des maillons extrêmement importants dans la qualité de vie d’un patient, qui sont eux-aussi touchés indirectement par la maladie. Les soignants, quant à eux, sont des acteurs cruciaux du parcours du patient, dont le rôle les expose à une charge émotionnelle forte, inhérente à l’attitude empathique qui est la leur. C’est à ces besoins que souhaite continuer de répondre le centre hospitalier Bretagne Atlantique de Vannes en proposant des ateliers de sensibilisation et d’accompagnement à la résilience en collaboration avec le Mouvement Résiliencez-Vous ! La mission principale est de permettre à chacun d’activer son trampoline intérieur, c’est-à-dire de se connecter à ses ressources pour pouvoir traverser et surmonter ces épreuves difficiles tout en gardant ou retrouvant un équilibre de vie. Pour cela, le projet propose des ateliers créatifs et variés : écriture, dessin, théâtre, méditation, échanges en groupe… Ces activités permettent aux participants d’exprimer leurs émotions, de mieux se comprendre eux-mêmes, de découvrir leurs forces intérieures et de créer du lien avec les autres.
Cette candidature est née d’une rencontre entre, Caroline Le Flour humoriste, psychopraticienne, fondatrice du Mouvement R&V et ancienne patiente et le Dr Antoine Bonnet, hématologue, qui ont unis leur expertises et expériences pour porter ce projet et ainsi participer à l’amélioration de la qualité de vie du patient en prenant en charge également les acteurs de son environnement, ses proches et soignants.
Ces sessions se déroulent dans un lieu accessible de l’hôpital et sont à destination aussi bien des patients, proches et soignants, sur la base du volontariat, en groupe distincts pour bénéficier d’un espace dédié où chacun peut partager librement dans un cadre bienveillant, respectueux et confidentiel, ce qui favorise la confiance et le partage.
Ces ateliers sont déjà proposés aux patients du CHBA de Vannes. Les retours des participants sont unanimes « je me suis sentie comprise », « j’ai compris que j’avais des ressources », « j’ai appris que je devais prendre soin de moi », « je vais demander de l’aide », « je me sens moins seule, d’autres vivent la même chose que moi », « merci d’avoir éclairé mes talents de résiliente ! »… Parce que nous avons tous des capacités de résilience et qu’en avoir conscience nous permet de traverser/surmonter une épreuve mais également de vivre une vie plus épanouie, parce qu'une posture de résilience nous tourne vers l’acceptation, l’optimisme, vers l'action, nous permet de nous connecter pleinement à nos ressources, d’être notre meilleur allié. Parce que la résilience est également un levier de développement personnel et professionnel, comme une porte ouverte vers la connaissance de soi, de ses besoins et vers les autres, nous voulons permettre au plus grand nombre de patients, proches et soignants faire sienne la devise du Mouvement Résiliencez-Vous "Résilient.e un jour, résilient.e toujours !
La bourse Innovation est attribuée à "Association lenalidomide, magrolimab et rituximab : preuve de concept d'une nouvelle stratégie thérapeutique pour les patients atteints de lymphome B cutanés agressifs en rechute - Dr Laurence Bresson - Inserm Bordeaux
Les lymphomes diffus à grandes cellules B peuvent apparaître dans les ganglions ou dnas d'autres organes, comme la peau. C'est le cas du lymphome B cutané primitif à grandes cellules de type jambe qui se développe surtout au niveau des jambes des personnes âgées. Il s'agit d'un cancer rare et agressif. Le traitement classique pour ce lymphome utilise une combinaison d'anticorps (rituximab) et de chimiothérapies, mais environ 50% des patients rechutent ou ne répondent pas au traitement. Pour ces cas difficiles, il y a peu d'options thérapeutiques, à part un médicament appelé lenalidomide, qui a montré des résultats modestes lorsqu'il est utilisé seul.
Le rituximab fonctionne en aidant les macrophages, "soldats de la peau", à détruire les cellules cancéreuses, mais certaines cellules tumorales expriment une protéine (CD47) qui empêche cette destruction. Des recherches montrent que bloquer CD47 pourrait améliorer l'efficacité du rituximab. Une combinaison de rituximab avec un anti-CD47 (comme le magrolimab) a montré des effets bénéfiques chez certains patients atteints de lymphomes des ganglions.
Le lenalidomide, quant à lui, aide à activer le système immunitaire et pourrait transformer les macrophages pour qu'ils soient plus efficaces contre les tumeurs. L'idée est de combiner lenalidomide, magrolimab et rituximab pour améliorer le traitement des patients qui ne répondent pas aux traitements classiques.
L'objectif de cette étude innovante est de montrer que cette combinaison pourrait augmenter l'efficacité du rituximab en favorisant la destruction des cellules cancéreuses. Pour cela, l'expression du CD47 sera étudiée dans les biopsies de peau de patients atteints de ces lymphomes, et l'effet du blocage de CD47 en présence ou non de lenalidomide sera évalué sur la réponse au rituximab dans nos modèles d'études développés au laboratoire.
Les perspectives de ce travail seront de valider cette nouvelle association thérapeutique in vivo chez la souris, dans le but ensuite de la proposer aux patients atteints de lymphomes B cutanés de type jambe résistants aux traitements classiques.




