Les lymphomes, pourquoi y penser?

FAVORISER UN DIAGNOSTIC PRÉCOCE

Une pathologie d'emblée disséminée

Le lymphome ne suit pas le classique triptyque : atteinte locale - métastases ganglionnaires - métastases à distance.

La pathologie est d'emblée et toujours virtuellement disséminée et ne peut pas bénéficier d'un traitement local ou loco-régional.

Des formes agressives et d'évolution rapide

Il existe au sein des lymphomes non hodgkiniens de l'adulte des formes agressives (1) ou de haut grade de malignité caractérisées par une évolution rapide.

Ces formes, qui représenteraient environ la moitié, évoluent en quelques semaines voire quelques mois seulement.

Compte tenu de cette rapidité d'évolution, ces situations exigent la mise en place d'une prise en charge thérapeutique rapide, dès le diagnostic (1).

Dans ce contexte, le rôle du médecin généraliste est essentiel pour initier dans les meilleurs délais le diagnostic qui déclenchera la prise en charge du patient.

POUR CE CANCER, DES RÉPONSES THÉRAPEUTIQUES EFFICACES EXISTENT

La pathologie est généralement curable

La plupart des lymphomes sont curables par la chimiothérapie, ce qui n'est pas le cas des cancers disséminés en général (1,2). En outre, la recherche portant sur les différentes formes de lymphomes est dynamique et a permis des avancées thérapeutiques significatives.

Il est ainsi possible aujourd'hui de corréler la courbe de survie des patients atteints de lymphomes avec celle des différents protocoles proposés aux patients durant ces dernières années.

LE PRONOSTIC DES PATIENTS S'EST CONSIDERABLEMENT AMELIORE

De plus, au cours de ces dernières années, l'amélioration du pronostic de patients atteints de lymphome, est notamment caractérisée par une baisse de la mortalité et une augmentation de la survie. Ce constat doit encourager le médecin généraliste à initier au plus vite le diagnostic de cette maladie. En effet, depuis 2000 il est observé une baisse régulière de la mortalité chez l'homme comme chez la femme (4).

Enquête IDIL (Initiation du Diagnostic du Lymphome), les résultats qui interpellent :

L'association ELLyE a lancé l'enquête IDiL (Initiation du Diagnostic du Lymphome), 1ère enquête nationale destinée à mieux appréhender les pratiques d'initiation du diagnostic de lymphome des médecins français (3).

Les résultats obtenus révèlent que les lymphomes sont des maladies qui continuent de poser des difficultés diagnostiques aux médecins (pour 2/3 à 3/4 d'entre eux).

La première fois, une découverte fortuite dans 1 cas sur 2.

Bibliographie

HAS. Guide médecin – Affection de longue durée – Lymphomes non Hodgkiniens ganglionnaires de l'adulte. Septembre 2009.

Delarue R. Devant quel tableau clinique suspecter un lymphome et comment orienter la prise en charge ? Rev Prat. 2010 ; 60 : 41-47.

Feugier P et al. Perceptions et pratiques des médecins francais pour initier le diagnostic du lymphome en 2009 : première enquête nationale IDiL. Correspondances en onco-hématologie. 2010 ; 1 : 42-48.

Maynadié M. Epidémiologie des lymphomes. Rev Prat. 2010 ; 60 : 33-38.

Molina TJ. Classification des lymphomes. Rev Prat. 2010 ; 60 : 48-52.

Casasnovas O. Imagerie des lymphomes. Rev Prat. 2010 ; 60 : 53-58.

Estimation nationale de l'incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2005, Institut national de veille sanitaire